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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 02:57

Prix de la critique internationale au 36e festival du cinéma américain de Deauville

Ronan

Buried ou l'histoire d'un homme qui se réveille dans un cercueil, enterré vivant, et qui ne sait pas pourquoi a tout, au premier abord, du thriller qui tient sur une simple idée. Et évidemment, la première question que se pose le spectateur en rentrant dans la salle est : comment il va réussir à nous tenir en haleine jusqu'au bout dans un huis-clos aussi serré ? Eh bien, vous me croirez si vous voulez, mais la question, on l'oublie en cinq minutes ! Pour brouiller tous nos repères, le réalisateur nous accueille part deux minutes de noir complet au rythme paniqué de la respiration de Ryan Reynolds. Puis, tout s'enchaîne, le scénario est diabolique, l'acteur est excellent, l'intrigue change de piste régulièrement pour nous faire progressivement douter du sujet même du film. Car, en effet, au fur et à mesure que les informations arrivent, on commence à se demander si c'est un simple thriller que l'on regarde ou quelque chose d'autrement plus sérieux. Mais je ne gâcherai pas votre plaisir ! En tout cas, vous avez pu voir de quelle carrière la petite idée géniale de Duel en 1971 a été l'origine. Ne loupez pas le coche, suivez le parcours de Rodrigo Cortés, un jeune homme imaginatif, intelligent et très talentueux !

Laura

 Mon deuxième choc du festival, un huis clos infernal tenu de bout en bout de façon magistrale. En s'attachant à d'infimes détails comme les changements de couleur de la lumière, le réalisateur parvient à faire évoluer cet univers confiné et minuscule, à nous le rendre changeant et jamais ennuyeux. Le rythme tient la route tout au long du film, sans s'essouffler, malgré le pari difficile à relever. La situation de l'acteur crée du jeu et du sens, en s'identifiant à lui (et il est difficile de faire autrement tant la tension est palpable) notre regard sur le monde extérieur change complètement, avec ce qu'il faut d'humour et de réflexion politique profonde. Un simple détail : dans la plupart des séries américaines de fond de tiroir, celles qui nous font croire qu'on peut zoomer sans fin sur une image de vidéo surveillance par exemple, quand un personnage est censé être dans le noir total, il y a toujours une source de lumière histoire d'aider le spectateur à comprendre l'action. Ici pas de concessions faciles et gratuites le noir est absolu, total, angoissant et fascinant !

Une vraie réussite, un film qui tient ses engagements, reste loyal à son principe de base et qui justement s'engage ! Mais peut-être juste à déconseiller aux personnes vraiment claustrophobes ;)



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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 09:22

36e festival du cinéma américain de Deauville, Première 

Woody Allen, Anthony Hopkins et Naomi Watts. Warner Bros. France

Laura

Ceux qui me connaissent diront en lisant cet article que, de toute façon, je n'aime pas Woody Allen (bon, ok, je n'ai pas aimé Match Point) donc je tiens à préciser que j'avais vraiment envie de voir Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, d'abord parce que c'était le film de clôture du festival, et puis j'étais d'une humeur ouverte et curieuse. Mais j'ai eu l'impression d'avoir déjà vu 15 fois ce film, une jeune femme jolie, un homme un peu salaud, des couples interchangeables, des questions existentielles sur la vieillesse, la peur de la mort, tout cela avec une décevante superficialité frôlant l'abus de stéréotypes... Woody Allen a dit sur ce film "Nos personnages tournent en rond à la recherche du sens de la vie". J'ai l'impression que lui aussi et nous de même par la même occasion. Mon Dieu que c'était long !

Ronan

Contrairement à Laura, j'ai vraiment beaucoup aimé Match point et même si, comme la moyenne des gens, je n'ai pas vu la moitié des films du prolifique Woody Allen, je ne peux pas dire qu'il y en ait un seul que je n'ai franchement pas aimé... à part Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu ! C'est vrai que je n'ai pas été emballé par Vicky Cristina Barcelona ou que je trouve que Tout le monde dit I love you a salement vieilli ; à l'opposé, Hannah et ses sœurs ou Ombres et brouillard me laisseront un souvenir impérissable. Mais jamais avant celui-là je n'avais vu une telle caricature de son style. Il y avait toujours, quand je trouvais un de ses films moins bon, une petite touche de génie par-ci par-là qui sauvait le tout. Mais là, franchement, si on époussète les obsessions sexuelles du vieil homme, l'humour grinçant et désabusé sur les couples, la moquerie envers les jeunes gens qui croient au mariage, ou la psychanalyse qui se confronte aux pouvoirs de la superstition, bref... tout ce qu'on a vu cent fois dans ses films, eh bien... on ne trouve rien ! Rien de profond, rien de différent, comme si la présence de la mort, tant redoutée dans les fantasmes de Woody, se trouvait ici de la manière la plus cynique possible : dans l'absence totale d'inspiration. On peut me donner tort si on veut, mais vraiment, la séance de ce film m'a semblé durer 2h30 et il en fait bien moins. Je reste sur cette image d'Anthony Hopkins, que l'on avait tant plaisir à retrouver, empêtré dans ses pantalonnades de vieil homme en manque d'aventures, assis, attendant que son viagra fasse effet. Triste spectacle...



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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 15:21

Compétition officielle du 36e festival du cinéma américain de Deauville

America Ferrera et Ryan O'Nan. Maya Entertainment

Ronan

Laura était allée se reposer pendant cette séance-là, je vous transmets donc mes impressions solitaires.

The dry land raconte l'histoire du retour aux USA d'un GI en mission en Irak. Le thème du post-traumatisme irakien rappelle beaucoup de films vus sur le Vietnam, en particulier les films d'Oliver Stone Né un 4 juillet et Entre ciel et terre, mais le traitement paraît ici radicalement différent. En vrai film indépendant, The dry land filme cruement, cliniquement, semble déployer tous les symptomes qui peuvent se présenter dans la réalité de ce retour au pays. Le réalisateur est parti d'un fait divers et a rencontré beaucoup de soldats américains pour développer son scénario. Tout cela passe à l'écran. Le film, contrairement à beaucoup de ceux sur le Vietnam, a cette force d'être ancré dans une actualité. L'aspect contemporain qui ne s'attache pas seulement à la vie des soldats, mais aussi de la vie au Texas de nos jours, dans diverses fermes ou quartiers, nous transporte profondément dans ce que vit le personnage. En somme, le réalisme et la solidité du scénario fonctionnent et abosrbent complètement le spectateur dans cette dure réalité. Une réalité non dénuée d'un certain optimisme tout de même, le film se termine même par un message aux anciens soldats, leur précisant que ce genre de traumatismes est courant et peut être soigné avec une assistance psychologique.

Nous n'avons pas eu le plaisir de croiser la charmante America Ferrera, pourtant présente sur le festival, il faut savoir que l'actrice d'Ugly Betty a co-produit ce film depuis le départ et n'a décidé que plus tard de jouer dedans et elle est, comme les autres acteurs, très convaincante dans son rôle.

Mon seul regret aura été d'avoir dû le voir dans une copie vidéo assez mauvaise. Dommage...



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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 12:46

Compétition officielle du 36e festival du cinéma américain de Deauville

Diego Luna. ARP Sélection

Ronan

Présenté hors compétition sur la Croisette et précédé au festival de Deauville par une assez bonne communication via la bande-annonce et un bon buzz sur internet, je dois avouer qu'Abel a été une certaine déception pour moi. S'il ne manque pas de couleurs ni d'humour et que les acteurs sont tous très bons, on se demande un peu quand même de quoi il retourne. Ce que je lui reprocherai est de finalement ne pas assez trancher dans son style. Le film vacille entre comique mignon et psychologie tragique et finalement nous propose soit une comédie désabusée soit une tragédie burlesque, difficile à dire. Je n'ai pas passé un mauvais moment mais la fin sans dénouement m'a vraiment déconcerté. Alors on peut se poser la question : l'argument fort du film, de faire jouer les grandes personnes à un enfant, ne serait-il pas un prétexte un peu facile pour gagner son public ? Pari perdu pour moi...

Laura

Forcément après avoir été scotchés par Winter's bone, le défi était ardu de se replonger dans une autre histoire qui n'aurait pas nécessairement la même force. Heureusement nous avons fait une pause repas avant d'aller voir Abel à 14 h. Mais ça n'a pas suffi...

L'histoire pourrait être le scénario d'un bon court-métrage : un jeune enfant s'enferme dans son mutisme après le départ de son père. Il est traité dans un hôpital pendant deux ans avant de rentrer chez lui pour tenter une réintégration. Il retrouve la parole le jour où il commence à se prendre pour son père. Il signe les bulletins de sa grande sœur, s'occupe de l'éducation de son petit frère, etc. Le médecin ayant dit qu'il ne fallait pas le contrarier tout le monde joue le jeu, jusqu'au retour du vrai père. Pour moi il n'y avait pas vraiment de quoi en faire un long métrage ou alors différemment. Le film reste en surface et use de stéréotypes régulièrement en se justifiant du fait que le monde soit vu par un enfant. Et si dans la salle il y a eu beaucoup de rires, cette forme d'humour n'a pas du tout fonctionné sur moi, les situations étant trop cocasses, trop grosses.



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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 07:14

Prix du jury au 36e festival du cinéma américain de Deauville

Ronan

Une des plus belles découvertes de cette sélection ! Winter's bone, adapté du roman de Daniel Woodrell, et qui a déjà remporté le prix du meilleur film et meilleur scénario au festival de Sundance, a obtenu un prix du jury amplement mérité à Deauville. Cette histoire noire au fin fond du Missouri, dans une région où l'on coupe soi-même son bois et où on lave son linge sale en famille, est illuminée par la performance de la jeune Jennifer Lawrence (que certains se souviendront peut-être jouant Allison Dubois jeune dans la série Médium), magnifique ! Menacée de se faire saisir sa maison, où elle s'occupe de sa mère folle et de ses frère et sœur, si son père ne se rend pas à la police, elle doit se lancer dans un parcours dangereux pour retrouver sa trace ou celle de son cadavre, en se frayant un chemin dans le réseau de la drogue local qui n'est autre que sa propre famille. La rudesse de l'histoire comme celle de la vie dans les bois glace le sang mais captive ! On reste accroché d'un bout à l'autre de ce polar parfaitement dosé. Absolument à découvrir !

Laura

Un de mes coups de cœur du festival ! Coup au cœur devrais-je dire car ce film vous attrape, vous enserre, et vous tient jusqu'à la fin dans une tension continue. Il fait comme un écho lointain à Two gates of sleep. On y retrouve une Amérique côté forêt, en plein cœur du Missouri. Dans ce no man's land Ree Dolly, 16 ans, se débat pour nourrir sa famille. Les choses se compliquent le jour où elle apprend que son père a hypothéqué la maison pour payer sa caution. S'il ne se présente pas au tribunal, ils perdent tout. Elle se lance alors à sa recherche dans un milieu très particulier où les règles ne sont plus les mêmes, où les gens sont à l'image de la nature qui les entoure, âpres, sauvages et froids et où les femmes sont des sortes de gardiennes, des obstacles à franchir avant de pouvoir atteindre les hommes. Chaque personnage est loyal, violent, méchant, salaud à la fois, il n'y a ni bon ni mauvais. Ce thriller est magnifique, d'une violence et d'une tension admirables qui secouent et ébranlent. Jennifer Lawrence porte le film avec son personnage de jeune fille un peu perdue qui arrive à donner une apparence de dureté et de défi, qui mûrit et s'affermit au fil des événements pour devenir sans doute dans le temps aussi dure et résistante que l'écorce des bois qui l'entourent. J'ai vraiment été très contente qu'il ait eu le prix du jury !



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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 06:36

36e festival du cinéma américain de Deauville, Première

Ronan

Parlons-en pour que ce soit dit, nous retrouvons dans ce film Kim Cattrall débarrassée de sa nymphomanie bien heureuse de Sex and the city et parfaite dans ce nouveau rôle de star oubliée du porno. Meet Monica Velour ou comment un jeune geek va retrouver la trace de la pornstar des années 1970 dont il est fou amoureux est une comédie qui remplit amplement sa première mission : on rit ! Mais c'est aussi un film qui ne mâche pas ses mots. Aucune success story, pas de vision manichéenne des choses, ni la volonté de montrer le pays du rêve américain sous son plus beau jour. Monica Velour, ancienne star dont personne ou presque ne se souvient, vit dans une caravane, entre des quintaux de bourbon et quelques rails de coke, tout en voyant s'envoler la chance de pouvoir garder sa fille. Pas un contexte réjouissant donc, et pourtant, le film ne manque jamais de légèreté, en partie grâce au souriant Dustin Ingram, qui donne tout le temps envie de le suivre dans ses aventures improbables. Une comédie touchante ou un film social burlesque, à vous de voir !

Laura

Et hop ! Nous sommes de retour sur le terrain le samedi matin dès 9h, frais et dispos pour voir un film tout aussi frais, Meet Monica Velour (avec l'accent c'est mieux). Tobbe part à la conquête du monde, du haut de ses 17 ans, et le monde se résume pour un temps à Monica Velour, ancienne actrice de films érotiques des années 70. Les deux âmes perdues vont se croiser, se réconforter, découvrir des choses inconnues ou oubliées et se poser les questions existentielles qui jalonnent toute une vie, peu importe l'âge ou le chemin parcouru. Meet Monica Velour est un film très agréable, très drôle, à la fois léger sans être anodin. Tous les acteurs sont vraiment supers et c'est un plaisir de redécouvrir Kim Cattrall, loin de Manhattan et de Sarah Jessica Parker car elle rayonne dans ce rôle d'actrice déchue.



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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 21:41

36e festival du cinéma américain de Deauville, Première

Laura

The kids are all right était projeté lors de la soirée d'hommage à Annette Bening, notre premier passage sur le tapis rouge et notre première vraie soirée du festival !! Qui s'est donc ouverte sur un film très agréable, léger (au bon sens du terme) et juste à la fois, enrichi d'un humour qui ne tombait jamais à côté. Annette Bening et Julianne Moore formait un couple formidable. Pour une fois le couple homosexuel est traité comme un couple hétéro. Du coup, ça enrichit l'histoire d'une portée supplémentaire tout en passant outre les stéréotypes. Un film extrêmement bien dosé et très humain.

Ronan

Derrière beaucoup de fraîcheur et un humour ravissant, Lisa Cholodenko arrive à recréer un petit bout de vie de famille très finement, ce qui en fait un film très touchant. Entièrement porté par le talent des acteurs et la maîtrise constante de la réalisatrice,  on sort de la salle ému d'avoir eu l'impression de partager des moments forts avec des amis intimes. Annette Bening, en mère/chef de famille un peu portée sur la bouteille mais très amoureuse est comme toujours très convaincante. Julianne Moore nous offre un personnage à fleur de peau, complètement new age et à la joie de vivre réjouissante. Mark Ruffalo, en quarantenaire un peu à la ramasse trouve le ton juste aussi. Et je dirai que l'autre très bonne surprise de ce film est la performance de la jeune Mia Wasikowska, que l'on a vue dans Alice au pays des merveilles, mais qui ici montre toute l'étendue de son talent ; la scène de son arrivée à la fac est d'une justesse confondante. Cerise sur le gâteau, qui finit de prouver l'intelligence du film, c'est bien le premier que je vois avec un couple homosexuel, qui ne parle pas une seule seconde d'homophobie et ça aussi, ça fait du bien !



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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 20:15

Compétition officielle du 36e festival du cinéma américain de Deauville

Ronan

On suit en silence le parcours de ces deux frères qui décident d'emmener le corps de leur mère à sa dernière demeure, dans la sueur et la douleur, en forêt, plus haut sur la rivière. Ce film étrange, où l'on parle très peu, où le montage ne s'emballe pas et où le spectateur est embarqué bon gré, mal gré, sur un chemin bien peu hospitalier, nous déboussole complètement. Rien n'est clairement dit, on ne sait pas où on va et le transport est total car le son est abandonné à la nature, dans son aspect sauvage et impitoyable. Monter une simple butte avec le cercueil devient un supplice quand on doit le faire à la seule force de ses bras. On se sent vite en danger, on souffre avec les personnages, on n'a pas vraiment envie d'être là et puis, de temps en temps, on se laisse envahir par un plan  d'une flaque d'eau ou d'une fourmilière. À la sortie de la salle, les spectateurs avaient tous l'air un peu à côté de leurs pompes, cette excursion en dehors de la société de consommation nous délivre et nous pèse en même temps. On regrettera peut-être une scène où le réalisateur cède on ne sait trop comment à l'envie de pimenter le film d'une scène légèrement horrifique. À voir en tout cas, quand on en a marre du pop-corn ou alors, par certains aspects, pour les nostalgiques de Bad lands.

Laura

Un film vraiment envoutant qui nous plonge au cœur d'une Amérique rurale faite d'arbres, de rivière, d'animaux, et dans laquelle l'homme inscrit sa place en contact direct avec la nature, la viande, le sang, la mort, loin d'un univers riche et aseptisé.

La caméra frôle cette ambiance particulière, la balaye de son regard droit et objectif, sans compassion, sans pitié, mais entier. On entend tous les bruits des arbres, des oiseaux dans un silence finalement bruyant, on sent presque l'odeur de la terre humide...

Au cœur de cet univers, deux frères perdent leur mère. S'en suit alors une longue marche pour transporter son cercueil jusqu'au bon endroit (pour qui, pourquoi, qu'importe...). Le long de cette remontée du Styx jusqu'aux Enfers, la souffrance et l'effort physiques seront le meilleur moyen de faire sortir ce qui est enfoui en eux, émotions, non-dits, silences, la seule manière d'extérioriser.

Comme premier film du festival, la rencontre fut déroutante mais vraiment très intense et très riche.

Une merveille à ne peut-être pas mettre entre toutes les mains, mieux vaut savoir manier l'art de la contemplation et de la patience pour en apprécier toute l'étendue.



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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 20:05

Live from the red carpet!

Nous nous sommes retrouvés au prestigieux 36e festival du cinéma américain de Deauville. Si d'aucun se plaignait de ne pas voir assez de célébrités, nous nous sommes régalés de la sélection qui était passionnante et très riche ! On vous décrit ça dans les articles suivants.

Avec au menu : Two gates of sleep, Tout va bien the kids are all right, Meet Monica Velour, Winter's bone, Abel, The dry land, You will meet a tall dark stranger, Buried, The company men, Jewish connection (Holy rollers), Mother and child. On n'a malheureusement pas pu voir l'ensemble de la compétition puisqu'on n'était là que pour un week-end, mais on vous raconte déjà tout ça !...



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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 19:53

Miranda Colclasure. Le Pacte

Laura

Une grande bouffée d'air, un tourbillon d'énergie, une spontanéité naturelle (sans doute très travaillée), un grand coup de pied dans les normes mais avant tout du plaisir, beaucoup de plaisir. Ces femmes éclatantes font éclater le carcan des normes et du bien pensant. Elles sont rondes, délurées, provocantes, fragiles, humaines et magnifiques... Dans cette troupe déjantée, c'est la plus mince, la plus jeune qui a le plus de difficulté à se dévoiler (va-t-elle enlever le haut ce soir ?...). Ici on s'assume et on vit à fond, avec ses envies, ses doutes et ses ratés. Le personnage de Mathieu Amalric s'inscrit parfaitement dans cette humanité entière, calculateur parfois, mesquin souvent, mais aussi grand et touchant à d'autres instants. J'ai décidément très envie de suivre la suite de sa carrière comme acteur ou réalisateur.

Il se dégage de ce film, une grande générosité, beaucoup d'humour mêlé à une belle poésie de l'humain. Un vrai coup de cœur !!

Ronan

Je n'en dirai pas moins que Laura. On appréciait déjà beaucoup le talent et la pureté de jeu de Mathieu Amalric et j'étais curieux de savoir comment il filmait, vu que c'est le premier film de lui que je vois. Le style de ce film d'errance - on suit cette tournée dont on ne voit ni le début ni la fin - est très touchant ! Mathieu Amalric joue la discrétion, il cache la caméra dans un faux détachement et une trompeuse transparence. Le film commence dans les loges et se balade plus souvent en coulisses que sur la scène ou dans la salle.

Parce que ce qui l'intéresse vraiment, c'est ces personnages ! Et c'est souvent ce qu'il y a de moins évident à filmer, faire reposer sur leurs épaules la tension et l'ambiance générales. Mathieu Amalric vise juste et tire en plein cœur avec un réalisme qui nous fait croire à la brise sur la plage et des histoires qui nous émeuvent et nous font nous recroqueviller dans le fauteuil. J'ai vu peu de films qui transportaient si bien dans une ambiance légère et troublante comme celle-là, je citerais juste Maine Océan et Box of moonlight, dans des styles certes différents mais qui, comme Tournée, vous donnent l'impression d'avoir voyager en belle compagnie.



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