Prix de la critique internationale au 36e festival du cinéma américain de Deauville
Ronan
Buried ou l'histoire d'un homme qui se réveille dans un cercueil, enterré vivant, et qui ne sait pas pourquoi a tout, au premier abord, du thriller qui tient sur une simple idée. Et évidemment, la première question que se pose le spectateur en rentrant dans la salle est : comment il va réussir à nous tenir en haleine jusqu'au bout dans un huis-clos aussi serré ? Eh bien, vous me croirez si vous voulez, mais la question, on l'oublie en cinq minutes ! Pour brouiller tous nos repères, le réalisateur nous accueille part deux minutes de noir complet au rythme paniqué de la respiration de Ryan Reynolds. Puis, tout s'enchaîne, le scénario est diabolique, l'acteur est excellent, l'intrigue change de piste régulièrement pour nous faire progressivement douter du sujet même du film. Car, en effet, au fur et à mesure que les informations arrivent, on commence à se demander si c'est un simple thriller que l'on regarde ou quelque chose d'autrement plus sérieux. Mais je ne gâcherai pas votre plaisir ! En tout cas, vous avez pu voir de quelle carrière la petite idée géniale de Duel en 1971 a été l'origine. Ne loupez pas le coche, suivez le parcours de Rodrigo Cortés, un jeune homme imaginatif, intelligent et très talentueux !
Laura
Mon deuxième choc du festival, un huis clos infernal tenu de bout en bout de façon magistrale. En s'attachant à d'infimes détails comme les changements de couleur de la lumière, le réalisateur parvient à faire évoluer cet univers confiné et minuscule, à nous le rendre changeant et jamais ennuyeux. Le rythme tient la route tout au long du film, sans s'essouffler, malgré le pari difficile à relever. La situation de l'acteur crée du jeu et du sens, en s'identifiant à lui (et il est difficile de faire autrement tant la tension est palpable) notre regard sur le monde extérieur change complètement, avec ce qu'il faut d'humour et de réflexion politique profonde. Un simple détail : dans la plupart des séries américaines de fond de tiroir, celles qui nous font croire qu'on peut zoomer sans fin sur une image de vidéo surveillance par exemple, quand un personnage est censé être dans le noir total, il y a toujours une source de lumière histoire d'aider le spectateur à comprendre l'action. Ici pas de concessions faciles et gratuites le noir est absolu, total, angoissant et fascinant !
Une vraie réussite, un film qui tient ses engagements, reste loyal à son principe de base et qui justement s'engage ! Mais peut-être juste à déconseiller aux personnes vraiment claustrophobes ;)