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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 21:20
 

Sean Penn, Alison Pill et Emile Hirsch. SND

Laura

Harvey Milk est le premier américain revendiquant son homosexualité à être élu à des fonctions politiques officielles. Ce film de Gus Van Sant raconte les huit dernières années de sa vie.

Le film s'ouvre sur des images d'archives (ou très bien imitées) d'homosexuels se faisant arrêter et tabasser ; l'un des confidents de Harvey Milk, Cleve jones a été conseiller historique ; à la fin du film on découvre les visages des acteurs réels de ce combat ; l'appartement du film est le « vrai » appartement d'Harvey Milk. Si ces précisions semblent être des détails, elles tissent un lien très fort avec l'Histoire et donne au lecteur l'impression d'être au coeur d'un événement d'une importance capitale. J'ai eu les poils qui se sont dressés souvent d'émotion et de révolte. Une révolution dont on parle peu, sans bayonette ni Che Guevara. Cette superbe histoire de défense des droits de l'homme m'a donné de l'espoir (ça fait un peu mièvre et alors !!).

Quant aux acteurs, même s'ils font un peu plus acteurs américains que les personnes réelles (un peu plus de muscles, de cheveux...), ils ont tous un jeu très juste, ni trop, ni trop peu, juste assez d'émotion, de réalisme, de spontaneité... Sean Penn est absolument fantastique. Bon d'accord, oscar du meilleur acteur et pourtant je ne m'attendais à rien de spécial. Mais vraiment chapeau !! Touchant mais pas larmoyant, émouvant et drôle, jamais trop « homo », pas caricatural au contraire très sobre dans son jeu. Il affiche les faiblesses et les lâchetés du personnage aussi bien que sa force et sa détermination.

Un film à ne vraiment pas manquer !!!

Ronan

Je souscris à tout ce que dit Laura sur ce film : ce "biopic", comme on dit, même si, en l'occurence, cela ne concerne qu'un bout de la vie de Harvey Milk (aucun événement d'avant ses 39 ans n'est abordé), est d'une qualité épatante.

Je rajouterai juste que, en plus, des qualités morales et de recherches, ce film est aussi d'une esthétique parfaite : les images sont très belles, on retrouve le talent de My own private idaho, sur les scènes d'intimité, quoique moins expérimental. Et le mélange des genres aussi : entre le suivi de l'histoire, les fausses images d'archives et les vraies, la construction est très originale et joue beaucoup sur les points de vue et les faux semblants.

Bref, un beau film, riche et intelligent, à distance mais intime, avec quelques ponts avec le style cinématographique de l'époque. La scène de la mort de Harvey Milk, superbe, a un peu des airs de Bonnie and Clyde, entre autres, en plus sobre, certes, mais tout de même !

Donc, un film à voir tant pour ses aspects historiques qu'esthétiques !...



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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 01:53

Brad Pitt. Warner Bros. France

Ronan

Pfiou ! Ca faisait longtemps qu'on n'était pas allés au cinéma ! Bon, en ce qui me concerne, ce retour me paraît un peu mou et pas très enthousiasmant. Après avoir entendu maints éloges sur le film à voir du moment, je suis allé rencontrer Monsieur Bouton. Je n'ai pas lu la nouvelle de Fitzgerald, mais savoir qu'elle existe paraît presque surprenant, tellement nous avons là une recette parfaite du conte classique hollywoodien. Dans le même modéle, Forrest Gump à son époque, même si je ne le considérais pas comme un chef d'oeuvre, avait surtout, je trouve, le talent de ne pas reposer uniquement sur le charme du personnage à la vie fantaisiste, mais s'enrichissait de regards parfois étonnants sur les époques qu'il traversait, des sursauts de vies très inattendus et pas mal d'humour, en somme. Ce sont ces qualités, que je trouve manquer terriblement à Benjamin Button : rien ne vient perturber ni enrichir la vie du personnage. Après quelques rencontres dans sa "jeunesse", il devient très solitaire, et comme il n'exprime quasiment jamais ses sentiments ou pensées, le film prend un tour un peu lassant. L'esthétique ultra-colorisée et très artificielle semble avant tout vouloir mettre en valeur le luxe de la production mais paraît bien démesurée par rapport au caractère discret et constant du personnage. Et dieu que je n'aime pas toutes ces "numériqueries", pourquoi vouloir absolument corriger la couleur des yeux par informatique, refaire des effets de vieille pellicule exagérés sur des images bien trop propres pour nous entraîner dans cette illusion, et je passe les effets de la fausse télé des années 1960 ! Brrr... Bref, je dirais que la montagne accouche d'une souris, et peut-être, au fond, raconter l'histoire d'un homme handicapé avec le budget d'un Superman n'était pas une idée très inspirée ?

Laura

Houlala, je suis toujours la dernière à écrire mes articles... C'est mal !!

Alors Benjamin Button... je pense avoir un peu plus aimé que Ronan. Je me suis laissée porter par la forme du conte au début du film. L'idée m'a intriguée, m'a séduite et puis au bout d'un moment m'a lassée. Je suis curieuse de ce que peut donner cette histoire en format plus court (la nouvelle de Fitzgerald), sans doute plus intense et plus légère à la fois. J'aurais arrêté le film sur les images de l'Inde et des voyages lointains pour ne pas tout voir et laisser une place au mystère et à l'imaginaire. C'est un conte, après tout... pourquoi tout montrer, tout raconter ?

Les thèmes qui tissent l'histoire du film : la peur de la vieillesse, la mort, la différence d'âge, la solitude de l'enfance... sont finalement assez courus et traités de manière très simple, voir simpliste.

Pour finir sur une note positive, j'ai apprécié l'épisode en mer, les images étaient belles, violentes et rudes. Il y a par endroits quelques touches de poésie qui allègent l'ensemble.



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24 août 2008 7 24 /08 /août /2008 23:45

Jenn Murray. Mars Distribution

Laura

Agnès Merlet parvient à créer une atmosphère très particulière, pas vraiment angoissante mais plutôt étouffante. Une sensation de claustrophobie se dégage de cette île étroite et coupée du continent où les habitants vivent à l'image d'une meute. Et cette impression est renforcée par des paysages immenses et magnifiques.

Dans cet univers si particulier où le moindre étranger est perçu comme une menace, la venue de la psychologue, contrepoids d’une religion très présente, est encore plus mal acceptée.

Ce film est très intéressant dans la mesure où il flirte avec diverses approches de la même question : documentaire, sociologique, psychologique et fantastique. Mais, selon moi, ce qui fait son intérêt fait aussi sa faiblesse. À naviguer entre réalité et fantastique, je suis restée entre deux eaux, avec l’impression qu’il eût mieux valu, pour mon plaisir personnel, plonger dans l’une ou dans l’autre. L’explication purement psychologique ne me satisfait pas mais l’aspect fantastique n’est pas non plus assez poussé à mon goût.

J’en garde tout de même une bonne impression. L’histoire tient la route, notamment grâce à des acteurs remarquables.

Ronan

J'ai découvert Agnès Merlet en 1995 avec Le fils du requin, puis un peu plus tard, j'ai vu Artemisia, deux films qui m'ont beaucoup marqué ; l'un sur la vie des enfants de la DASS, l'autre le portrait historique d'une femme peintre à la Renaissance, en Italie. Et, semble-t-il, la réalisatrice n'a plus rien fait depuis avant Dorothy, dont la bande annonce fait plus penser à L'exorciste qu'autre chose !... Bref, autant le dire, cette cinéaste, trop méconnue, voyage sans passeport d'un genre à l'autre et reste assez insaisissable ! De ces trois films, je garde une impression assez similaire. Il y a toujours un certain flottement, une instabilité de l'intrigue. Toute l'attention de la caméra est portée sur les personnages, perdus dans leurs destins tortueux mais implacables, qui se débattent avec la plus digne humanité. Dorothy tient pourtant ses promesses : l'intrigue est bonne et réaliste, les scènes de confrontation sont angoissantes, mais à y repenser, on retient surtout le portrait de ces deux femmes, tracé avec beaucoup de finesse. À voir pour la performance remarquable des actrices, en particulier la jeune Jenn Murray, et les superbes plans Cinemascope. Ceux qui ont préféré le Sixième Sens la deuxième fois, je pense, y trouveront leur compte !...



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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 18:52

Ronan (toujours en solo...)

Le retour du très créatif Bouli Lanners, que l'on avait pu apprécier dans Les convoyeurs attendent ou J'ai toujours rêvé d'être un gangster, cette fois-ci derrière la caméra. C'est le premier film que je vois de lui et quelle ne fut pas ma surprise ! Eldorado nous fait voyager dans une galerie de personnages improbables et glissants. Un road-movie peu conventionnel qui décrit une Belgique un peu "ours mal léché", très touchante et très triste, filmée en prime avec une esthétique soignée. Mais vous laisserez vos mouchoirs à Blier, car les éclats de rire parfont le tableau de ce voyage avec toute la finesse nécessaire. Un incontournable pour ceux qui ont aimé Aaltra.



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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 18:36

Brendan Gleeson et Colin Farrell. SND

Ronan (en solo ! snif !...)

Ha ha ! J'hésitais vraiment à voir ce film, craignant la vaine originalité d'un sujet (et de stars) à contre-emploi. La fête du cinéma a permis de régler le dilème. Eh bien ! C'est un excellent film ! Que dis-je ? Un excellent polar ! Car oui, si l'on rit beaucoup à cet humour tour à tour très irlandais et très anglais, la tonalité du film est celle d'un d'un film noir, désespéré et aux personnages damnés à la Faucon Maltais. Un brin shakespearien, même ! Bon, trêve d'éloges, si vous cherchez un bon film qui fasse rire et pleurer, qui vous transporte dans une atmosphère à la fois confortable et inquiétante, animée de personnages hauts en couleurs, précipitez-vous voir Bons baisers de Bruges ! Mention spéciale également au décidément étonnant Colin Farrell !



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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 16:57

Anna Mouglalis. Mars Distribution

Ronan

Bigre ! Ca fait un moment qu'on l'a vu, il va falloir faire usage de sa mémoire... Alors, je vois, je vois : un braqueur de café d'autoroute avec une main dans la poche, Jean Rochefort toujours aussi magnifique, une planque qui manque, des kidnappers qui se font plumer aux cartes par leur otage, Humphrey Bogart, un coup de fil sans demande de rançon, des braqueurs de macdos, un joli sourire, un oiseau mort, ce salaud d'Arno, cette fripouille de Bashung, un urinoir, beaucoup d'humour et pas mal de paumés. Hum !... Comprenne qui verra...

Laura



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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 16:56

Daniel Auteuil. StudioCanal

Ronan

Alors, voilà, c'est le premier long de Nicolas et Bruno, les fameux auteurs du Message à caractère informatif, pour ceux qui ont connu cette glorieuse époque de Canal... Absolument à découvrir, pour les autres ! Quid, donc, de ce film tant attendu, avec un duo Chabat-Auteuil des plus inattendus en prime ? Eh bien, on rit ! Le film patauge et batifole à l'envie entre le kitsch des bureaux typés années 70 et celui de la variét' des années 80, le tout vissé par un humour corrosif à souhaits. Quelques scènes mythiques, aussi, comme la scène du rêve en blanc, qui en dit long sur l'état d'esprit profond de la chose ! C'est à peu près ce qu'il faut en retenir. Le passage du format télévisuel au film se fait sans encombres, mais sans toutefois le brio d'un Albert Dupontel. La facture du film est légère : intrigue plus que classique, grosses ficelles et plans très conventionnels. Bref, allez-y pour l'humour décalé sur la trop méconnue société des petits employés de grandes firmes, vous en aurez pour votre argent, mais ça s'arrêtera là, ce qui n'est déjà pas si mal...

Laura



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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 18:20
Emile Hirsch. Paramount Vantage

Laura

Véritable quête initiatique, ce film nous entraîne au travers de l'Amérique des années 1990 jusqu'au fin fond de l'Alaska.
L'initiation, c'est souvent prendre conscience que l'on avait sous les yeux ce qu'on a passé son temps à chercher... Christopher McCandless, alias Supertramp, fait le choix de tout plaquer pour se retrouver, libre et détaché.
Personnellement, ça m'a titillée de le voir passer à côté des gens, de le sentir si distant du reste du monde. Mais la caméra ne juge pas, à aucun moment. Elle suit avec respect les contours de ce cheminement intérieur, géographique et littéraire.
Des paysages magnifiques, de superbes rencontres, des instants d'une simplicité déconcertante, de la tristesse aussi, du courage, une violence sous-jacente...

Ronan
 
Je trouve la réalisation très complexe sur ce film. N'ayant pas lu le livre du journaliste Jon Krakauer, je ne pourrai dire ce qu'il en est exactement du travail d'adaptation de Sean Penn, mais l'histoire est racontée dans un désordre plein de faux semblants. Tour à tour, les éléments de l'histoire changent de traits : celle qu'on croit être sa copine est sa soeur, on a l'impression d'être dans les années 60 puis 90 puis 70 et la quête initiatique ne vire pas au conte écologiste de bas étage. Sean Penn nous amène sur ces fausses routes avec sa caméra à distance. Ne reste que le spectateur tentant de ce repérer sur ce chemin qui ne mène nulle part. Difficile, toutefois, de rester indifférent.



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8 juillet 2008 2 08 /07 /juillet /2008 20:54

 

Daniel Day-Lewis. Walt Disney Studios Motion Pictures France

Ronan (en solitaire...)

There will be blood est le cinquième film de Paul Thomas Anderson et la preuve d'une maturité rare dans le cinéma. Cela fait quelques années que je n'avais pas été autant impressionné par un film. Au point qu'en sortant de la salle, j'avais l'impression d'avoir découvert le nouveau Kubrick : paysages implacables, musique décalée et magistrale, exploitation d'un thème de façon chirurgicale et d'une facture impeccable. Je ne vois rien à redire à ce film. Parfois, quand un film est atypique, le spectateur se retrouve dans une forme de duel et parfois aussi, il doit rendre les armes. Le réalisateur s'en prend aux fondements d'un pays, gavé d'idéologies qu'il n'a sans doute jamais comprises et porte les traits d'une pure folie. L'Amérique ne sort pas indemne de ce portrait à la poussière et au sang, et le spectateur non plus.

Laura

Ben, moi j'lai pas vu mais ça avait l'air bien...



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9 juin 2008 1 09 /06 /juin /2008 19:07

George Lucas et Steven Spielberg. Paramount Pictures

Dark Vador est caché dans cette image... et il a un clone !...

Ronan

Bon, ben, il fallait bien qu'on aille le voir ! Eh ben c'est fait ! La question qui se posait à nous était : est-ce que le mythe ne serait pas vieilli et maintenu en vie un peu artificiellement à renforts de science-fiction de bas étage ?... La réponse semble être oui. Pas de grand surprise, donc, sinon la qualité, quand même, des images et de la lumière crépusculaire du film, très intéressante. Allez ! Un petit quizz pour terminer : saurez-vous retrouver ces deux références dans le dernier indy ?...

- L'équipée sauvage (facile, celle-là...)

- Les frissons de l'angoisse (Profundo Rosso pour les intimes, un peu plus ardue, celle-là...)

Laura

Tatatata tatata... Moi j'y suis allée pour ça, pour ce petit sursaut épidermique quand la musique arrive et que Indi s'élance au bout de son fouet à l'assaut des ennemis !! Donc bon, sur ce point là c'était top.

Après, certes, le scénario était tiré par les cheveux, voir même scalpé mais n'est-ce pas un peu le but de Indiana Jones ? On y va pour voir Harrison transpirer, des insectes atroces grouiller et des vieilles pierres s'effondrer (rien à voir avec Bridget ) !! Oui car d'ailleurs, Indiana réussit le même exploit à chaque fois, ne rien laisser derrière lui, tout s'effondre, s'enflamme, s'écroule... La classe ou quoi ?





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