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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 18:26

Nymphomaniac-vol-1.jpg

 

Ronan

Bon, difficile de dire quelque chose de ce Nymphomaniac, vol.1. Pour ceux qui n'auraient pas suivi, le film de Lars Von Trier devait durer 5h30 mais ce n'était pas du goût du producteur  Peter Aalbaek Jensen qui a imposé que le film soit réduit d'une heure et demie, coupé de quelques plans pornographiques et scindé en deux volumes, façon Kill Bill, pour des raison commerciales. On comprend effectivement l'embarras des salles, voyant le film du réalisateur danois dévorer le nombre de séances par jour mais franchement, était-ce une bonne idée ?

Sincèrement, je ne vois pas, en sortant de la séance, comment juger ce que je viens de voir. Certes, je n'ai pas trouvé de scènes choquantes, comme on pouvait s'y attendre de la part du réalisateur d'Antichrist, mais si ça se trouve elles se cachent dans le volume deux. De même, si le début de l'histoire repose sur un mystère (comment est-elle arrivée couvertes de bleus dans cette ruelle ?), le volume 1 n'y répond tout simplement pas.

On peut tout du moins dire qu'il y a de très belles idées. À la manière de Proust, l'histoire est racontée à plusieurs degrés tous enchevêtrés, entre les différents âges du personnage interprêté par Charlotte Gainsbourg, les regards du personnage campé par le toujours impeccable Stellan Skarsgård et les métaphores qu'il apporte lui-même sur les moments de la vie de la nymphomane.

Le montage est truffé d'idées et le film se noue, petit à petit, puis... rien. Fin du volume 1.

Autant dire que je retournerai pour le volume 2 mais sans grande conviction : c'est triste d'aller au cinéma en se disant "Vivement la sortie du director's cut en DVD"...

Une petit note en passant : comme Lars Von Trier s'est amusé à insérer pas mal d'archives vidéos dans son film, c'était plaisant d'y retrouver un plan de Kingdom ! Clin d'œil aux aficionados.

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 18:14

2-automnes-3-hivers.jpg

Ronan

Je découvre tout juste Sébastien Betbeder et j'ai été séduit par 2 automnes 3 hivers, petit film pétillant d'idées et s'amusant à jouer des techniques cinématographiques à l'instar d'un François Truffaut (très présent dans les références). C'est une occasion de plus en tout cas de retrouver Vincent Macaigne et son grain de folie doux-amer qui contribue beaucoup au charme du film. Peut-être un petit essouflement se fait sentir en cours de route mais il est assez lié à l'essoufflement des histoires des personnages. Il en reste une impression étrange, comme s'il on ne pouvait pas rire deux fois avec le même enthousiasme. Les questions que le film soulève, mine de rien, me sont restées en tête plusieurs jours après la séance, notamment sur l'humilité de nos attentes avec l'âge. Une belle écriture, c'est certain !

 

Laura

Une jolie découverte que ce film saisonnier. Les inventions narratives et visuelles invitent les personnages à poser sur leur vie, un regard bienveillant parfois teinté d'une pointe de tristesse. Mais toujours avec suffisamment d'humour pour ne pas devenir pesant. Les acteurs, avec délicatesse, donnent corps et esprit à leurs personnages. Juste, à certains moments de creux, l'originalité de la forme semble prendre le pas sur le récit, peut-être aussi car le spectateur s'y habitue au fur et à mesure. Quoi qu'il en soit, ce film laisse une bonne impression. Un p'tit coup de frais au cœur de l'hiver.

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 23:45

Prisoners-Film.jpg

 

Ronan

Si la thématique du labyrinthe est récurrente dans Prisoners, le réalisateur aime tout autant nous mener sur de multiples fausses routes mais toutes aussi instructives. Le portrait de la société dressé dans ce film est noir et esquisse la fine limite entre la dévotion et la sauvagerie.

Bref, comme vous pouvez le voir, Prisoners pose beaucoup de questions. Mais c'est parce que ce n'est pas un thriller comme les autres. Il fait pas mal penser à Zodiac - notamment par la présence du toujours excellent Jake Gyllenhaal - mais il se distingue par la manière qu'il a de nous garder la tête sous l'eau durant tout le film. L'ambiance est suffocante, les personnages sont nombreux et tous inquiétants, mais c'est la rigueur de l'enquêteur Loki qui fera avancer l'histoire dans cette galerie de faux-semblants.

Je vous avouerai que j'ai bien hésité, à certains moments, me demandant : "houla ! sont-ils en train de quitter la piste du polar pour nous mener vers un film moralisateur ?", il n'en est rien. Si le film s'impose de nombreux défis et une intrigue complexe, il accomplit bien son devoir et on reste accrochés jusqu'à la fin.

Ce qu'il reste surtout en sortant de la salle, c'est la figure fascinante campée par Jake Gyllhenhaal en détective païen qu'on aimerait volontiers retrouver dans d'autres films. Beaucoup d'acteurs tentent de lui voler la vedette avec talent (Melissa Leo notamment). Seul hic, c'est malheureusement Hugh Jackman, bien loin de sauver le monde avec ses pectoraux, qui peine à nous incarner un père de famille furieux autrement que par des coups de poings dans les murs. Cela dit, la mise en scène comble ce qui lui manque de sensibilité et on l'oublie vite.

Au final, Prisoners est un thriller tendu, profond et qui tient ses promesses !

 

Laura

Un enlèvement, une enquête de police, les réactions des familles, un suspect... tous les ingrédients du thriller classique sont là et pourtant Prisoners parvient à tirer son épingle du jeu.

Avant tout, le scénario bien structuré réussit à préserver le suspens jusqu’au bout. Ces ramifications se tissent et se rejoignent pour construire finalement une histoire complexe ancrée dans le réel. Le réalisateur Denis Villeneuve évite volontairement le piège du thriller sensationnel made in US et donne plus d’ampleur au récit comme aux images. Le serpent, le labyrinthe, la thématique de l’emprisonnement physique comme intellectuel ou émotionnel sont autant de clins d’œil qui ponctuent le film et nourrissent l’ambiance obscure.

Paul Dano tient vraiment son rôle de type plus que suspect en équilibre entre le bien et le mal. Le personnage du flic est également bien travaillé avec un passé qui n’est guère cité directement mais lui donne une profondeur et laisse espérer qu’il n’a pas toujours été du bon côté. Seul le rôle du père manque cruellement de nuances surlignant une lecture un peu facile d’une Amérique violente et protectionniste, Hugh Jackman restant désespérément dans son rôle d’américain moyen et brutal.

Mis à part quelques petits détails (comme une scène de filature ratée en beauté) Prisoners laisse une très bonne impression et a su provoquer dans la salle quelques belles réactions de surprise...

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 12:47

 

Monstres-academy.jpg
Laura
Youhou !! Le grand retour de Bob Rasowsky et James P. Sullivan ! Difficile de faire aussi bien que le premier volet des aventures des terreurs d’élite mais le pari est tout de même remporté. On s’éclate bien pendant plus d’une heure et demie. L’université des monstres permet de découvrir avec joie des créatures à l’allure un peu débile et très drôle, même dans les seconds plans ! On retrouve avec plaisir les clins d’œil Pixar, ici à Carrie et sans doute Harry Potter. Et il existe même le site de l’université : http://monstersuniversity.com/edu/requirements.html

Ronan
Pas grand chose à dire de plus sur ce second volet des aventures des monstres gentils Pixar. Rien d'aussi génial que le premier épisode mais une bonne dose de rire avec des gags jamais trop gros et un univers visuel qui fourmille de détails truculents. On avait besoin d'un petit film détente et on l'a eu !

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 12:35

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Laura
Avec une bande-annonce très prometteuse et un casting convaincant, les Salauds est à première vue un film qui donne envie. Si le début tient ses promesses avec une exposition du sujet bien mise en place (les éléments sont livrés au spectateur peu à peu) la tension s’étiole hélas par la suite. La mayonnaise « thriller » ne prend pas et tout ajout d’ingrédients paraît alors superflu voir même inutilement démonstratif... Les boucles du scénario semblent parfois aléatoires et peu maîtrisées, l’écriture et le tournage express y sont peut-être pour quelque chose.

Ronan

Étrange film que ces Salauds qui souffre du syndrôme français amour/haine autour du film de genre. À l'instar de Godard (À bout de souffle) ou Alain Corneau (Série noire) pour ne citer que deux des plus éminents représentants de cette vieille tradition, Claire Denis se plie une nouvelle fois à l'exercice de tordre le thriller à l'aide de ses obsessions personnelles. Essai pour le moins bâclé en l'occurence : le film semble composer pêle-mêle les histoires de corruption financière et sexuelle et l'atmosphère de polar noir avec les hystéries spontanées, les pulsions sexuelles irrépressibles et le goût des images chocs et montages hâchés. Mais ça ne prend pas. Tout semble forcé et le scénario pas fini. On se perd un peu, on a du mal à distinguer le flashback de l'instant présent, on est presque tentés par moments de rapprocher des scènes mal rangées. Bref, c'est un peu foutraque et c'est bien dommage car l'histoire, les acteurs et la photo promettaient beaucoup. Une bonne déception qui ferait attendre une réécriture et un remake de qualité. Balle au centre, que les salauds dorment en paix...

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 12:07

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Laura 

Frances Ha est un film vraiment chouette, une petite bouffée d’air insufflée par une formidable actrice, Greta Gerwig.

Jeune femme entière et spontanée, Frances vit la fin de ses études comme un moment charnière de sa vie : un carrefour entre rêves et réalité. Devenir une grande danseuse, une grande journaliste, être amies pour la vie... Toujours un peu en décalage avec le monde qui l’entoure, elle tente malgré tout de trouver sa place. Grâce et maladresse se mêlent pour donner à ce personnage une véritable consistance.

Noah Baumbach réalise un film d’une grande finesse, au noir et blanc léché qui le fait osciller entre passé et présent, rêves et réalité, tout en étant bien sûr drôle et touchant.

Ronan

Noah Baumbach (Greenberg, les Berkman se séparent) nous livre le portrait de Frances, new-yorkaise presque trentenaire le cul entre deux âges, incapable de s'engager ni de devenir tout simplement adulte. Le thème est traîté avec beaucoup d'humour et le personnage en grande partie écrit par l'actrice elle-même (Greta Gerwig nous régale de ses fantaisies) fait s'élever cette histoire dans les airs comme un ballon de baudruche. Beaucoup de bruit pour rien en quelque sorte mais cette légèreté fait tout le charme du film. Elle est également finement équilibrée par le noir et blanc et tout l'aspect un peu bidouille qui rappelle le cinéma des années 1960 (Woody Allen, Truffaut, Eustache ne sont pas loin). N'exagérons rien, Frances Ha est un petit film sur une jolie tranche de vie mais un petit film réussi.

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 13:35

 

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36e Festival du cinéma américain de Deauville

Ronan

Derrière ce paquet de bonnes idées qu’on était ravi de voir atterrir sur le buffet du cinéma indépendant présent à Deauville, se cache malheureusement... eh bien pas grand chose. La bande-annonce énergique laissait pourtant espérer mieux. On s’imaginait déjà ces Bonnie and Clyde période smartphone régler leur compte d’abord aux célébrités débiles de la télé-réalité puis monter en grade pour s’occuper, je sais pas moi, des mauvais journalistes, des politiciens qui ne tiennent pas leurs promesses, des banquiers qui refusent un prêt, que sais-je. Malheureusement, de ricochet en ricochet, le film peine à aller sous la surface et nous nous contenterons d’un réglement de compte avec des personnes malpolies et des célébrités médiatiques... bref, comme au début du film.

La brèche était pourtant ouverte qui aurait laisser filtrer des idées plus sournoises au lieu de quoi God bless America (pas vraiment question de religion non plus dans le film) incarne des personnages pas très différents de leurs victimes et frôle même un puritanisme assez repoussant.

Le rythme se perd aussi assez vite et l’on se prend à penser aux aînés, à l’esprit de liberté de Bonnie et Clyde, aux virées no limit de Mickey et Malorie ou au terrorisme anti-consommation de masse mené par Tyler Durden et son acolyte de l’ombre (ou c’est le contraire...).

Mais surtout, le drame de God bless America, c’est que l’idée était déjà prise : avec beaucoup plus d’imagination, il y a en France une bande de malades (comme son nom l’indique) qui a fait un portrait au vitriol de la société des télé-réalités dans un court amateur absolument jouissif. Pour le dire simplement : n’allez pas voir God bless America mais ruez-vous vous délecter de M.A.D. !

Laura

Effectivement, God bless America ne coupe pas trois pattes à un canard. La bande-annonce laisse espérer un massacre au second degré, drôle, sanglant et politiquement incorrect. Un homme condamné par un cancer et une jeune fille un peu cinglée, justiciers tueurs face à la société de consommation et la Tv poubelle, pourquoi pas ?

Mais finalement les meilleures séquences sont dans la bande-annonce, courte et percutante. De là à faire un film d’1h40... Trop de longeurs, de sentiments, de stéréotypes, pas assez d’humour, de sang et de profondeur scénaristique... On s’ennuie... Et le propos même du film devient bien pensant, politiquement correct et moralisateur... Dommage...

Ce qui amène la réflexion, après avoir vu également Compliance, à remarquer que l’art de faire dans la subversion exige finesse et intelligence...  

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 21:46

Ted

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36e Festival du cinéma américain de Deauville

Ronan

Ted ou le diminutif de Teddy Bear (nounours) nous raconte le conte merveilleux d'un enfant sans ami qui fait le vœu de voir prendre vie son ours en peluche un soir de Noël. La magie opère et nous sommes témoin d'un happy end plein de douceur, d'amour et de tendresse... à trois minutes du début ! Trente ans plus tard, les deux sont devenus inséparables et l'animal en peluche est certainement le plus fêtard, racoleur et insortable des deux ! De teufs improvisées en soirées call-girls scatos, on suit les aventures hilarantes de ce néo-geek sans-gêne hors du commun, laissant Mark Whalberg au second plan s'occuper des sujets plus dramatiques (mais pas trop quand même, faut pas déconner).

Derrière cette grosse farce gentiment irrévérencieuse se cache Seth McFarlane, bien plus connu pour ses affres dans le domaine de l'animation télé (les Griffin, American Dad, etc.). C'est d'ailleurs lui-même qui double Ted. Autant dire qu'il s'en donne à cœur joie et n’hésite pas à pousser le bouchon toujours plus loin !

Bref, le film tient ses promesses en enrobant le tout de suffisamment de bons sentiments pour faire passer la pilule aux producteurs. En prime, on a le droit à un hommage des plus inattendus...

Laura

Qui n’a pas un jour souhaité que sa poupée ou son ours en peluche se mette à parler pour devenir LE meilleur ami ? Mais est-ce que quelqu’un a pensé deux secondes à ce que cela donnerait trente ans plus tard ? Ted, l’ours en peluche si mignon, n’est plus vraiment le compagnon rêvé des enfants, plutôt celui des bimbos fêlées et des gros fêtards.

Le scénario évite de s’apesantir sur l’effet de surprise d’une peluche qui parle et très vite cela fait partie d’un quotidien bien établi, renforçant ainsi le ressort comique. La comédie reste bien sûr romantique, comment reconquérir sa fiancée avec un ours en peluche punk entre les pattes, et il ne faut pas s’attendre à quelque chose de totalement subversif. Mais malgré quelques petites longueurs, le ton reste toujours léger, l’humour vif et les dialogues laissent souvent échapper quelques répliques cultes. Bref, on rit de bon coeur ! Et en plus, l’image de synthèse donne un super résultat.


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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 21:01

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36e Festival du cinéma américain de Deauville

Ronan

Le parcours sinueux de Michel Gondry nous a déconcertés plus d’une fois. Entre les aventures frappadingues de Human Nature et les rêves un peu désarticulés de La science des rêves, le génie visuel d’Eternal sunshine of the spotless mind et les pitreries du Frelon Vert... Bref entre le tout et le n’importe quoi. Cette année, M. Gondry nous propose à la fois une adaptation impossible et spectaculaire de L’écume des jours de Boris Vian et un huis-clos dans un bus scolaire du Bronx avec des comédiens 100% amateurs.
Alors, que donne ce The we and the I totalement inattendu ? Eh bien, je dirais que contrairement à Compliance (article précédent), le pari est ici bigrement réussi. Des comédiens amateurs ? Un huis clos de deux heures ? Des adolescents en crise ? La liste est longue des casseroles qui auraient dû envoyer le bus dans le décor.
Et pourtant, c’est justement ça qui donne le nerf du film. De tous ces handicaps, Gondry en fait des atouts. En donnant leur propre rôle à ces mômes tout d’abord. Puis, en s’inspirant de l’ambiance du bus : chaque fois que l’un d’entre eux a une histoire à raconter, le spectateur s’évade avec eux dans une scène “suédée” en basse définition où les acteurs s’en donnent à cœur joie dans des décors en carton-pâte. Tout simplement, le film n’essaie pas de nous réinventer l’humanité dans un bus. Dans chacun des chapitres, le réalisateur nous focalise sur la vie d’un adolescent moyen, sans fard : du bizutage aux règlements de compte sur les histoires de cœur, en passant par les guerres de clans ou les disputes mecs/filles... Bref, on invente rien mais on fait tout avec du vrai.
Tout ça mis bout à bout donne un film frais, qui prend la température d’une époque sans nous raconter de salades. On regrettera peut-être un peu la tension dramatique qui prend le dessus à la toute fin du film mais on l’oublie vite. On retiendra surtout cette galerie de visages touchants et le goût de la fantaisie et des sensations qui définit vraiment la jeunesse.

Laura

Tout pareil ! De l’ado qui invite le garçon dont ses copines se moquent dès qu’elles ont le dos tourné au caïd qui redevient abordable quand ses potes sont partis, la question est de savoir ce que devient le “je” quand le “nous” n’est plus. Et de faire surgir une multitude de “je” parfois diluée dans un “nous” chaotique. Malgré le nombre important de personnages Gondry parvient à révéler la personalité de chacun. Les caractères et les histoires personnelles se dessinent au fil des conversations, des prises de tête ou des blagues de mauvais goût.
Le spectateur embarque vraiment dans ce bus bruyant et vivant en s’attachant aux têtes brûlées qu’il y croise. Vivant, drôle, touchant, dans la proximité et la simplicité The we and the I mérite bien un petit détour...

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 21:48

Compliance.jpg

 

36e Festival du cinéma américain de Deauville

Laura

Journée chargée dans un fast-food de l’Ohio, la gérante reçoit un appel d’un policier qui accuse l’une des caissières d’avoir dérobé de l’argent à une cliente et la soupçonne d’être impliquée dans un trafic de plus grande ampleur. Dans l’attente des forces de police, il demande à la gérante de surveiller puis de fouiller la jeune femme... On comprend finalement assez vite qu’il s’agit d’un pervers et le reste semble cousu de fil blanc.
Le film annonce bien vite la couleur en affichant un immense “Inspiré de faits réels”, histoire d’asseoir la véracité des propos. Car rapidement les dialogues trop simples et la psychologie peu creusée des personnages nous font sortir du système et tout semble alors exagéré, peu crédible et vulgaire jusqu’à l’apothéose finale. Je m’attendais à un film dérangeant et politiquement incorrect, en guise de quoi Compliance dénonce grossièrement l’individualisme et l’assujettissement des individus à l’autorité mais sans grande finesse ni intelligence...

Ronan

La première chose qu’a dit Craig Zobel en montant sur la scène de Deauville (sous nos yeux ébahis, naïfs et avides d’images nouvelles !), c’est qu’il savait ce que l’on se disait, de source sûre puisque lui-même s’était déjà fait la remarque : “Moi, ça ne m’arriverait jamais !” Jamais donc nous ne nous laisserions persuader par téléphone de laisser l’une de nos employées nue enfermée dans une pièce avec une succession d’hommes aux intentions - hum !... - les plus louables, ça va de soi. Le défi était donc lancé : Craig Zobel voulait visiblement nous convaincre que le plus responsable des citoyens, comme nous, pouvait provoquer malgré lui cette situation boule de neige sans même se méfier de ces voix venues d’ailleurs. Et tout le problème est là : ce défi, Craig Zobel semble l’avoir oublié en chemin, quelque part où le désir de choquer et les références à la culture porno ont visiblement pris le dessus sur le réalisme du film. Le plus curieux, sans doute, est ce parti-pris manichéen comme j’en ai rarement vu : absolument TOUS les personnages ont une seule dimension !
Je m’explique : contrairement à ce que l’on pourrait penser, dans cette situation de crise, les tempéraments ne bougent pas. La gérante maladroite et autoritaire reste maladroite et autoritaire, l’employé sympathique et bienveillant reste sympathique et bienveillant et bien sûr le personnage vil et pervers reste un vendeur d'assurances. Ces redondances confiturées de cette manie de la surenchère a étouffé mes attentes et laissé poindre une forte déception.
Navré mais pour moi, la tentative est loupée. Dommage...

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