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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 21:48

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36e Festival du cinéma américain de Deauville

Laura

Journée chargée dans un fast-food de l’Ohio, la gérante reçoit un appel d’un policier qui accuse l’une des caissières d’avoir dérobé de l’argent à une cliente et la soupçonne d’être impliquée dans un trafic de plus grande ampleur. Dans l’attente des forces de police, il demande à la gérante de surveiller puis de fouiller la jeune femme... On comprend finalement assez vite qu’il s’agit d’un pervers et le reste semble cousu de fil blanc.
Le film annonce bien vite la couleur en affichant un immense “Inspiré de faits réels”, histoire d’asseoir la véracité des propos. Car rapidement les dialogues trop simples et la psychologie peu creusée des personnages nous font sortir du système et tout semble alors exagéré, peu crédible et vulgaire jusqu’à l’apothéose finale. Je m’attendais à un film dérangeant et politiquement incorrect, en guise de quoi Compliance dénonce grossièrement l’individualisme et l’assujettissement des individus à l’autorité mais sans grande finesse ni intelligence...

Ronan

La première chose qu’a dit Craig Zobel en montant sur la scène de Deauville (sous nos yeux ébahis, naïfs et avides d’images nouvelles !), c’est qu’il savait ce que l’on se disait, de source sûre puisque lui-même s’était déjà fait la remarque : “Moi, ça ne m’arriverait jamais !” Jamais donc nous ne nous laisserions persuader par téléphone de laisser l’une de nos employées nue enfermée dans une pièce avec une succession d’hommes aux intentions - hum !... - les plus louables, ça va de soi. Le défi était donc lancé : Craig Zobel voulait visiblement nous convaincre que le plus responsable des citoyens, comme nous, pouvait provoquer malgré lui cette situation boule de neige sans même se méfier de ces voix venues d’ailleurs. Et tout le problème est là : ce défi, Craig Zobel semble l’avoir oublié en chemin, quelque part où le désir de choquer et les références à la culture porno ont visiblement pris le dessus sur le réalisme du film. Le plus curieux, sans doute, est ce parti-pris manichéen comme j’en ai rarement vu : absolument TOUS les personnages ont une seule dimension !
Je m’explique : contrairement à ce que l’on pourrait penser, dans cette situation de crise, les tempéraments ne bougent pas. La gérante maladroite et autoritaire reste maladroite et autoritaire, l’employé sympathique et bienveillant reste sympathique et bienveillant et bien sûr le personnage vil et pervers reste un vendeur d'assurances. Ces redondances confiturées de cette manie de la surenchère a étouffé mes attentes et laissé poindre une forte déception.
Navré mais pour moi, la tentative est loupée. Dommage...

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