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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 21:01

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36e Festival du cinéma américain de Deauville

Ronan

Le parcours sinueux de Michel Gondry nous a déconcertés plus d’une fois. Entre les aventures frappadingues de Human Nature et les rêves un peu désarticulés de La science des rêves, le génie visuel d’Eternal sunshine of the spotless mind et les pitreries du Frelon Vert... Bref entre le tout et le n’importe quoi. Cette année, M. Gondry nous propose à la fois une adaptation impossible et spectaculaire de L’écume des jours de Boris Vian et un huis-clos dans un bus scolaire du Bronx avec des comédiens 100% amateurs.
Alors, que donne ce The we and the I totalement inattendu ? Eh bien, je dirais que contrairement à Compliance (article précédent), le pari est ici bigrement réussi. Des comédiens amateurs ? Un huis clos de deux heures ? Des adolescents en crise ? La liste est longue des casseroles qui auraient dû envoyer le bus dans le décor.
Et pourtant, c’est justement ça qui donne le nerf du film. De tous ces handicaps, Gondry en fait des atouts. En donnant leur propre rôle à ces mômes tout d’abord. Puis, en s’inspirant de l’ambiance du bus : chaque fois que l’un d’entre eux a une histoire à raconter, le spectateur s’évade avec eux dans une scène “suédée” en basse définition où les acteurs s’en donnent à cœur joie dans des décors en carton-pâte. Tout simplement, le film n’essaie pas de nous réinventer l’humanité dans un bus. Dans chacun des chapitres, le réalisateur nous focalise sur la vie d’un adolescent moyen, sans fard : du bizutage aux règlements de compte sur les histoires de cœur, en passant par les guerres de clans ou les disputes mecs/filles... Bref, on invente rien mais on fait tout avec du vrai.
Tout ça mis bout à bout donne un film frais, qui prend la température d’une époque sans nous raconter de salades. On regrettera peut-être un peu la tension dramatique qui prend le dessus à la toute fin du film mais on l’oublie vite. On retiendra surtout cette galerie de visages touchants et le goût de la fantaisie et des sensations qui définit vraiment la jeunesse.

Laura

Tout pareil ! De l’ado qui invite le garçon dont ses copines se moquent dès qu’elles ont le dos tourné au caïd qui redevient abordable quand ses potes sont partis, la question est de savoir ce que devient le “je” quand le “nous” n’est plus. Et de faire surgir une multitude de “je” parfois diluée dans un “nous” chaotique. Malgré le nombre important de personnages Gondry parvient à révéler la personalité de chacun. Les caractères et les histoires personnelles se dessinent au fil des conversations, des prises de tête ou des blagues de mauvais goût.
Le spectateur embarque vraiment dans ce bus bruyant et vivant en s’attachant aux têtes brûlées qu’il y croise. Vivant, drôle, touchant, dans la proximité et la simplicité The we and the I mérite bien un petit détour...

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