Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 23:45

Prisoners-Film.jpg

 

Ronan

Si la thématique du labyrinthe est récurrente dans Prisoners, le réalisateur aime tout autant nous mener sur de multiples fausses routes mais toutes aussi instructives. Le portrait de la société dressé dans ce film est noir et esquisse la fine limite entre la dévotion et la sauvagerie.

Bref, comme vous pouvez le voir, Prisoners pose beaucoup de questions. Mais c'est parce que ce n'est pas un thriller comme les autres. Il fait pas mal penser à Zodiac - notamment par la présence du toujours excellent Jake Gyllenhaal - mais il se distingue par la manière qu'il a de nous garder la tête sous l'eau durant tout le film. L'ambiance est suffocante, les personnages sont nombreux et tous inquiétants, mais c'est la rigueur de l'enquêteur Loki qui fera avancer l'histoire dans cette galerie de faux-semblants.

Je vous avouerai que j'ai bien hésité, à certains moments, me demandant : "houla ! sont-ils en train de quitter la piste du polar pour nous mener vers un film moralisateur ?", il n'en est rien. Si le film s'impose de nombreux défis et une intrigue complexe, il accomplit bien son devoir et on reste accrochés jusqu'à la fin.

Ce qu'il reste surtout en sortant de la salle, c'est la figure fascinante campée par Jake Gyllhenhaal en détective païen qu'on aimerait volontiers retrouver dans d'autres films. Beaucoup d'acteurs tentent de lui voler la vedette avec talent (Melissa Leo notamment). Seul hic, c'est malheureusement Hugh Jackman, bien loin de sauver le monde avec ses pectoraux, qui peine à nous incarner un père de famille furieux autrement que par des coups de poings dans les murs. Cela dit, la mise en scène comble ce qui lui manque de sensibilité et on l'oublie vite.

Au final, Prisoners est un thriller tendu, profond et qui tient ses promesses !

 

Laura

Un enlèvement, une enquête de police, les réactions des familles, un suspect... tous les ingrédients du thriller classique sont là et pourtant Prisoners parvient à tirer son épingle du jeu.

Avant tout, le scénario bien structuré réussit à préserver le suspens jusqu’au bout. Ces ramifications se tissent et se rejoignent pour construire finalement une histoire complexe ancrée dans le réel. Le réalisateur Denis Villeneuve évite volontairement le piège du thriller sensationnel made in US et donne plus d’ampleur au récit comme aux images. Le serpent, le labyrinthe, la thématique de l’emprisonnement physique comme intellectuel ou émotionnel sont autant de clins d’œil qui ponctuent le film et nourrissent l’ambiance obscure.

Paul Dano tient vraiment son rôle de type plus que suspect en équilibre entre le bien et le mal. Le personnage du flic est également bien travaillé avec un passé qui n’est guère cité directement mais lui donne une profondeur et laisse espérer qu’il n’a pas toujours été du bon côté. Seul le rôle du père manque cruellement de nuances surlignant une lecture un peu facile d’une Amérique violente et protectionniste, Hugh Jackman restant désespérément dans son rôle d’américain moyen et brutal.

Mis à part quelques petits détails (comme une scène de filature ratée en beauté) Prisoners laisse une très bonne impression et a su provoquer dans la salle quelques belles réactions de surprise...

Partager cet article
Repost0

commentaires